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Initial LABO : à l’écoute des projets des photographes

Le laboratoire de tirage photographique situé à Boulogne-Billancourt propose des accompagnements sur mesure. Depuis 2018, il a su s’implanter dans le paysage des festivals photo en France et défend une expertise à 360 degrés. Visite.

C’est un bâtiment en brique avec de larges verrières situé au cœur d’un quartier résidentiel. Au sous-sol, ce matin-là, ça fourmille d’activités. Deux photographes sont en train de faire des tests auprès d’un des tireurs de la maison pendant qu’un autre supervise les retouches sur un ordinateur. L’artiste Sophie Hatier regarde une large photo d’un mètre sur un mètre qui vient d’être tirée : la vue d’une cascade en Norvège qu’elle a prise l’été dernier et qu’elle va exposer dans le cadre du festival Photo Days qui se tiendra tout le mois de novembre à Paris. À côté, le photographe Olivier Culmann est là pour les prochaines images qu’il va exposer au festival Planches Contact à Deauville : des vues de bureaux de l’administration normande. « Celle-ci j’aime bien, celle-là on pourrait lui donner un peu plus de pep’s, ici un peu plus de lumière » dit-il en analysant les tirages, lunettes sur le nez, en fin observateur.

« Depuis notre existence en 2018, nous travaillons avec de nombreux partenaires comme le Festival Planches Contact de Deauville, la Fondation Carmignac, Visa pour l’image, la Fondation des Treilles » détaille Denise Zanet, fondatrice du labo et de citer aussi le festival de La Gacilly en Bretagne qui a été le premier à les solliciter. « Au départ, en 2000, mon mari et moi avons créé Métropole, une société qui vend aux annonceurs de grands espaces publicitaires, comme les façades des musées ou des immeubles haussmanniens pendant les travaux de ravalement. Cette expertise de l’image que nous avons développée depuis plus de vingt ans nous a poussés à nous lancer dans l’aventure du laboratoire photographique. Nous avons donc racheté Initial LABO qui existait depuis 36 ans et vivait une situation critique, allait mettre la clef sous la porte. »

 

Challenge

Certains salariés sont restés, d’autres sont partis, et Initial LABO a fait peau neuve : de grands travaux ont eu lieu dans cet espace de 600 m2 pour accueillir au mieux les projets des photographes. « Nous sommes vraiment dans un lien de confiance, on essaye de marcher main dans la main avec les photographes. Notre avantage, c’est l’expertise que nous avons avec Métropole. L’expertise des grands accrochages publicitaires nous permet de répondre à des demandes de festivals photo qui souhaitent exposer dehors ou dans des formats exceptionnels. » explique Denise. Il n’est en effet pas rare que les artistes ou les directeurs de festivals demandent des choses pointues, nouvelles, hors-normes comme ce fut le cas en 2021 avec l’installation en arrière-plan de l’horloge du hall de la Gare de l’Est imaginée par Noémie Goudal dans le cadre de Photo Days. Cela vient challenger le labo qui tente de répondre de la meilleure façon. « C’est du donnant donnant, précise Denise. Nous faisons de la recherche pour trouver la meilleure manière de présenter une photographie. Nous essayons d’intégrer toutes les contraintes des artistes et des organisateurs d’événements photographiques. Cela comprend aussi les contraintes écologiques. Nous travaillons parfois par exemple avec du papier recyclable, vertueux pour l’environnement. »

Franck Seguin photographiant Yonnel Leblanc (Initial LABO) réalisant des tirages pour une vente aux enchères du journal L'Équipe
Exposition National Geographic sur les grilles du Sénat en 2023

600 livres

À côté du labo, une galerie et une librairie de livres photos viennent ancrer plus profondément la dimension artistique du lieu. « Nous sommes aux services des artistes et je suis fière de vous dire qu’aujourd’hui nous avons plus de 600 titres dans notre librairie », assure Denise. « Pour nous c’était important d’avoir un lieu ouvert sur la rue, pour faire venir les gens à nous, un lieu convivial. Nous continuons aussi les missions du labo d’avant, c’est-à-dire les photos d’identité, le développement de pellicules de photographes amateurs, etc… »

En parlant du métier de tireur, Denise Zanet affirme qu’il faut avoir une « hypersensibilité » qui permet d’être force de proposition devant le photographe tout en laissant la place à ce dernier pour qu’il s’exprime. Ce que confirme la photographe Sophie Hatier : « Les tireurs sont très à l’écoute. Ils accompagnent vraiment le photographe dans toutes les étapes. » Ainsi l’artiste réalise six grands tirages pour le festival Photo Days qui seront aussi encadrés par le labo.

 

1000 photographies

En plus de donner des conseils aux photographes, la démarche de Denise et son mari consiste à vouloir faire découvrir le métier de tireur au plus grand nombre. Pendant le festival Photo Days, un atelier sera justement organisé au labo pour présenter aux amateurs ce qu’est le métier de tireur et comment ce dernier travaille main dans la main avec les photographes.

Avec le succès de la société Métropole et la bonne stabilité du labo, Denise et son mari ont aussi développé une action de mécénat à destination des photographes brésiliens – le pays d’origine de Denise. « Nous travaillons à constituer, en partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France (BNF), l’une des plus grandes collections de photographies brésiliennes en dehors du Brésil, avec à ce jour plus de 1000 photographies de 49 photographes brésiliens. » De quoi ancrer encore davantage Initial LABO dans le paysage photo en France.

Tirage et accrochage des images de Vee Speers pour le festival photo La Gacilly 2023
Denise Zanet © DR
Exposition de Changnam Lee à Initial LABO en 2022

Initial Labo
62 av. Jean-Baptiste Clément
92100, Boulogne-Billancourt
initiallabo.com
IG : @initiallabo

Costanza Gastaldi: En un geste, la réalité et le mystère

La photographe italienne, installée à Paris, nous entraîne dans ses pérégrinations au cœur de la jungle de Paranapiacaba, au Brésil, où s’entremêlent rêve et réalité, texture et contraste, sensibilité et poésie.

 Le portfolio de Costanza Gastaldi nous fait cheminer de paysages en atmosphères, d’histoires en mystères. Cette ancienne diplômée de l’école des Gobelins et d’un master en sciences des arts et des lettres à l’université de la Sorbonne est parvenue en seulement cinq ans à se faire un nom sur la scène photographique.
Ses œuvres procèdent d’une fusion entre tradition et innovation. Celle qui souffle cette année ses trente printemps est une adepte de l’héliogravure, une technique du XIXe. Ce procédé d’impression, dont le principe est de produire une image à partir d’une matrice en cuivre, elle-même gravée par la lumière, permet une restitution très délicate avec une profondeur particulière. Sa mise en œuvre nécessite un savoir-faire exceptionnel et assez rare. « Je l’affectionne particulièrement car elle remet en valeur l’artisanat, souvent oublié dans la photo, explique-t-elle. Sur certaines images, je recolorise à la main et j’emploie en moyenne 25 heures pour chacune d’elles avec l’aquarelle. J’accorde une importance capitale à la matérialité, comme les papiers rares pour restituer le concept de chaque série. » Avoir recours à ce procédé a un coût très élevé. Choisir cette voie est une vraie preuve d’engagement de la part de l’artiste qui doit mobiliser beaucoup de moyens.

Entre onirisme et réalisme

C’est tout le savoir-faire de Costanza Gastaldi que de mêler onirisme et réalisme en une seule image. Capturer tout à la fois la beauté, l’étrangeté et le mystère des environnements luxuriants, montagneux, collinaires ou glacés. Ses séries The Loto Nero, Loto Nero Color Rebirth, Géographie sentimentale ou encore Combien d’hiver as-tu ? sont une interaction entre la photographie, la peinture et le paysage. Ses vues nimbées de brume filtrant une lumière surnaturelle transforment le présent pour un futur énigmatique. « Il y a toujours une tension dans les différents plans de mes images qui invite le regardeur à poursuivre son discours narratif. » Ses expéditions se révèlent être des témoignages puissants où rêve et réalité se confrontent, nous embarquant « dans les montagnes chinoises, au-dessus du cercle polaire arctique ou dans le désert blanc ».

Pas étonnant que cette Edgar Allan Poe de la photographie attire les regards de la profession entre les expositions, les récompenses et les galeries qui la représentent. En 2023, elle a remporté une résidence artistique au Brésil initiée par Photo Days dans le cadre des lectures de portfolio 2022. Une collaboration avec le collectif Iandé et le Festival Foto Paranapiacaba, qui aborde les problématiques sociales et environnementales de cette région latine oubliée. Costanza Gastaldi a ainsi arpenté la forêt tropicale de Paranapiacaba. Ce petit village, sis à une quarantaine de kilomètres de São Paulo, dédié à la caféiculture et à l’activité ferroviaire, regorge d’histoires, de légendes et de mystères.

À travers sa série Oro Negro (nom du café pendant l’époque coloniale), ses déambulations sensibles se transforment en un voyage dans le temps, au cœur du XIXe siècle. Pour la première exposition de ce travail en novembre, dans le cadre de Photo Days, les images seront réalisées par impression pigmentaire. Pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la piézographie, qui soigne particulièrement les noirs et les blancs. « Cette technique d’impression à base de huit encres, composées de pigments au charbon, confère un rendu velouté, qui donne vie à la brume, souligne-t-elle. Produire une série d’images en héliogravure nécessite un temps très long, je dédie donc cette technique à une exposition plus lointaine, en 2025, l’année du Brésil à Paris. »

Aux confins de la jungle brésilienne

Son approche de la photographie se marie à merveille avec la picturalité de l’espace sauvage, silencieux et infini. Il en ressortirait presque quelque chose d’hypnotique. « J’interprète les paysages toujours de manière sentimentale et émotionnelle, plutôt que physique et géographique. Ce lieu est fascinant, il est le dernier petit village avant la jungle. C’est ici que les colons anglais ont décidé de faire passer la ligne ferroviaire pour acheminer dans les capitales le café, l’argile et le fer. »

Son œuvre témoigne d’une approche sensible du médium entre le classicisme de la pratique et la modernité de son regard. « Je garde en mémoire l’image que j’ai capturée à 4h30 du matin avec cette lumière dorée qui tombe sur les ruines d’un ancien hôpital. Cette brume coutumière est à l’origine d’un bon nombre de légendes. Deux autres montrent encore cette nébulosité qui envahit le village, provoquée par la vapeur des courants de l’océan Atlantique. Mon choix de la couleur non couleur donne cet aspect fantasmagorique entre lumière et ombres chinoises. »

 Costanza Gastaldi présentera un solo show à Hong Kong de sa série Erosiva, qui sonde la maladie, et une exposition immersive à Art Genève en janvier 2024, en collaboration avec un DJ de deep techno. Sur le thème de la méduse, elle présentera des images sur les sons qu’il a reproduits de la nature.

photo4food : l’art de la photo solidaire

Avec la fondation qu’ils ont créée, Olivier et Virginie Goy entendent aider les plus démunis, tout en assurant la promotion de la photographie et de ses auteurs.

Il suffit parfois d’un hasard, d’une rencontre, de quelques mots échangés pour que naisse une belle idée. C’est ce qui s’est produit lorsqu’Olivier Goy, entrepreneur, fondateur de la FinTech October, et grand amateur de photo, lui-même photographe, prend part à un stage de photo. Nous sommes à Venise, voici quelques années, dans le cadre du festival Venezia Photo, et l’immense photographe Albert Watson encadre le groupe de stagiaires prenant part à sa masterclass. Là, Olivier Goy échange avec quelques photographes présents qui, tous, témoignent de leur difficulté à faire connaître leur travail, à le rendre visible par le plus grand nombre. Produire des tirages lorsque l’on a peu de moyens, trouver des lieux pour être exposé alors que l’on n’est trop peu connu, il y a là un cercle vicieux auquel le passionné qu’est Olivier Goy entend échapper. Lui-même a découvert la photographie il y a de cela des années, lorsqu’après avoir hésité de longs mois, passant et repassant devant une boutique, il a poussé la porte et fait l’acquisition de son premier boîtier Leica.

Son idée est simple, au croisement d’un engagement humanitaire et d’un soutien à la jeune photographie, il imagine demander à de jeunes photographes de céder une photo à la fondation qu’il souhaite créer. Celle-ci la mettrait en vente, l’intégralité de la somme collectée bénéficiant à un organisme qui lutte contre la faim et la précarité. En contrepartie de ce don, la fondation s’assurerait aussi de rendre visible le travail de ces photographes en organisant des expositions et des événements autour des ventes organisées. C’est ainsi qu’est née photo4food. Depuis sa création, fin 2019, et bien que la crise sanitaire ait freiné ses projets comme bien d’autres, photo4food a reversé 600 000 euros à des associations humanitaires. « La première que nous avons aidée, ce sont les Restos du Cœur, dont le point de distribution se trouvait juste en face de nos bureaux, témoigne Virginie Goy, l’épouse d’Olivier Goy et co-dirigeante de la fondation. Puis est venu Le Chainon Manquant qui lutte contre le gaspillage alimentaire, récupère ce qui n’est pas consommé dans les restaurants d’entreprises pour le redistribuer ensuite, La Croix Rouge bien sûr, ou encore Paris Tout P’tits qui s’attaque à la précarité des bébés nés dans des familles démunies. »

Vente aux enchères du « Grand Dîner »

Si de jeunes photographes ont été séduits par le projet dès le début, d’autres, plus confirmés, sont venus les rejoindre. Par goût pour cet engagement collectif en soutien à la photographie comme par esprit de partage et désir de mettre leur art au service du bien commun. Ils sont 32 aujourd’hui à faire don de quelques-unes de leurs œuvres à la fondation photo4food. Emmanuelle de L’Ecotais, la directrice du festival parisien Photo Days, en assure la direction artistique. Autour d’elle, la fondation s’emploie à organiser des événements qui rendent les photographes donateurs un peu plus visibles dans cet univers concurrentiel. C’est ainsi que l’exposition Partage a pu être organisée l’an passé à l’Hôtel de Sauroy, un lieu important pour la photo, où ont été exposées 80 œuvres des photographes engagés auprès de la fondation. De la même façon, un « Grand dîner » végétarien orchestré par les chefs étoilés Akrame Benallal et Alain Ducasse a été organisé voici deux ans au Palais de l’Institut de France, suivi d’une vente exceptionnelle aux enchères sous la houlette d’Artcurial. Une opération appelée à être réitérée. En effet, si elle a mis en valeur les œuvres et leurs auteurs, elle a également permis à Olivier et Virginie Goy d’amplifier leur action. « Là, j’ai pu rencontrer une représentante de Goldman Sachs, qui s’est montrée très intéressée par ce que nous développions. Depuis, nous avons signé un partenariat pour quatre ans. » Le couple Goy a ainsi pu mener à bien un de ses projets : permettre à des personnes en situation de précarité de visiter une exposition – ainsi avec « Aqua mater », rassemblant les grands formats de Sebastião Salgado, à la Défense, l’an passé – puis de prendre part à un déjeuner convivial. Cette année, pour Photo Days, c’est la Fondazione Sozzani, dans le 18e arrondissement, qui s’est portée volontaire pour accueillir ainsi des bénéficiaires d’associations caritatives, autour de l’exposition de la photographe japonaise Rinko Kawauchi. « Avec Olivier, nous aimerions leur proposer aussi un atelier photo et y inviter deux ou trois photographes qui accompagnent la fondation. Ils pourraient réaliser des portraits de qualité de ces personnes, qui pourraient ensuite s’en servir, si elles le souhaitent, dans leurs démarches administratives. Ou juste les conserver pour le plaisir », explique Virginie Goy.

Le « Grand Dîner » à l'Institut de France
Déjeuner solidaire organisé en septembre 2022 au sein de l'exposition « Aqua Mater » de Sebastião Salgado

Parmi les acquéreurs, on trouve aussi bien des collectionneurs que de purs philanthropes et des entreprises qui souhaitent les exposer ensuite dans leurs locaux tout en posant ici un acte de solidarité avec les plus démunis. « Parfois, de simples curieux nous contactent aussi, assure Virginie Goy. Ils ont flashé sur une photo vue sur une exposition ou bien cherchent à en découvrir d’autres d’un photographe dont ils apprécient l’univers. Cela n’aboutit pas toujours, mais nous avons toujours beaucoup de plaisir à échanger avec eux. » Virginie et Olivier Goy connaissent eux aussi ces amours subites et irrépressibles qui naissent de la rencontre d’un cliché. Ils sont collectionneurs de longue date et ouvrent chaque année un peu plus les horizons de leur recherche.

Une autre action exemplaire a vu le jour autour du festival Planches Contact, en Normandie, autre partenaire de photo4food. « Nous avons lancé un appel à candidature pour une bourse de résidence pour cinq photographes, choisis par Emmanuelle de l’Ecotais, Laura Serani, directrice artistique du festival et notre conseil d’orientation », se félicite Virginie Goy. Carline Bourdelas, Benjamin Decoin, Thomas Jorion, Sandra Matamoros, Julien Mignot sont les cinq résidents de l’édition 2023. La fondation photo4food finance la résidence et l’exposition des artistes au festival Planches Contact. Leur travail est exposé sur la plage de Deauville et aux Franciscaines jusqu’en janvier prochain et le fruit de la vente de leurs photographies viendra soutenir une association locale luttant contre la précarité (La Croix-Rouge). Cette opération est une belle illustration de ce que nous voulons faire, souligne Virginie Goy. Ancienne directrice financière, elle a quitté son emploi pour travailler bénévolement et à temps plein pour la fondation, et s’occuper de son mari. Olivier Goy est atteint de la maladie de Charcot depuis fin 2020. Ces derniers mois, il a pu se rendre en Antarctique. Un rêve dont il rapporte de nombreux clichés. Et quelques tirages dont il a fait don à la fondation. Photographe, collectionneur et désormais acteur engagé du monde humanitaire, il reste plus que jamais, avec son épouse Virginie, l’animateur d’une démarche philanthropique qui s’ancre chaque année un peu plus dans le paysage de la photographie.

Virginie et Olivier Goy © Stéphane de Bourgies

Les éclats de vie de Rinko Kawauchi

Grande artiste assez rare, Rinko Kawauchi qui vit et travaille au Japon, présentera sa première exposition en France depuis la Fondation Cartier en 2005. Cette exposition produite par Photo Days a été pensée sur mesure pour l’espace de la Fondazione Sozzani.

On y retrouvera ce qui fait la saveur de sa photographie : une légèreté poétique et intriguante… des images dont la force repose sur leur capacité à rendre palpable, avec beaucoup de douceur, un sentiment de vie.

Rinko Kawauchi à la Fondazione Sozzani
Du 7 au 26 novembre 2023
22 rue Marx Dormoy, 75018 Paris
fondazionesozzani.org

Rinko Kawauchi à la galerie Priska Pasquer
Du 9 novembre au 10 décembre 2023
6 rue des Coutures Saint-Gervais, 75003 Paris
priskapasquer.art

rinkokawauchi.com / IG : @rinkokawauchi