Publié le 02 mars 2020
Temps de lecture : 3 minutes

Entretien avec l’illustratrice Christina Zimpel

TEXTEALEXIS JAMA-BIERI
Partager l'article

Originaire de Perth, en Australie occidentale, Christina Zimpel est une artiste et illustratrice qui vit et travaille à New York. Elle a travaillé comme directrice artistique pour le magazine Vogue et collaboré avec Michael Kors et Maison Kitsuné sur des collections capsule et des décors. Ses peintures et dessins ont été exposés à New York, San Francisco, Paris et Sydney. Process a échangé avec elle sur son parcours et son travail. 

C’est d’abord dans la mode que Christina Zimpel exprime sa fibre créative. « Après avoir été directrice artistique, j’ai décidé de travailler avec mon mari Patric Shaw, qui est photographe de mode et de beauté, dans son studio. Kitsuné a été la première marque à me découvrir, j’ai dessiné un petit renard qui est maintenant partout ! C’est une collaboration qui m’a apporté une grande visibilité et je leur en suis reconnaissante. » Bien que son intérêt pour l’art soit ancien, sa pratique est venue plus récemment : « Je m’intéresse à l’art depuis mon enfance. J’ai fait des travaux de commande durant plusieurs années, mais je n’avais pas créé mon propre travail artistique.

Capture d’écran 2019-04-15 à 16.19.56

C’est mon fils, Alexander Shaw, qui est lui-même peintre, qui m’a encouragée à me lancer dans un travail personnel. J’ai donc commencé il y a environ trois ans à dessiner des autoportraits à l’aide d’un miroir, parce que c’était privé et que je pouvais expérimenter. Ensuite, je me suis lancée dans la réalisation de portraits d’autres personnes et j’ai commencé à poster mes créations sur Instagram. »

On décèle dans les œuvres de Christina Zimpel une influence picturale éclectique, moderne et pop. « J’adore les peintres fauvistes, mais mon goût est très varié. Je suis attirée par le travail de Philip Guston, Morandi, Peter Doig, Louise Bourgeois, et Alexander Shaw. » Le portrait occupe une place centrale dans l’œuvre de Christina Zimpel, qui a portraitisé des anonymes ou des figures médiatiques comme Karl Lagerfeld, saisissant un instantané de chaque modèle. « Ce qui m’attire, c ’est l’esprit du modèle. J’essaie de connaître la vérité de chaque personne, dans un regard ou un geste infime. »

L’artiste aime travailler à la table de sa cuisine – dans la maison de ville en briques rouges de 1870 située à Brooklyn qu’elle partage avec son mari – au calme, en buvant un thé, et pouvoir se promener dans son jardin quand elle a besoin de faire une pause. Toutefois, Christina Zimpel se définit comme rigoureuse dans sa méthode de travail : « J’essaie de commencer tôt et de faire quelque chose tous les jours. Je n’abandonne jamais après mes échecs, je rebondis pour créer autre chose. Tout commence par un dessin, donc un crayon. Les dessins à l’encre noire sont un pur plaisir pour moi, car je vois combien je peux dégraisser une image pour essayer de comprendre son essence. J’aime également peindre sur toile car c’est un défi pour moi. Je recouvre d’encre colorée mon dessin au crayon, puis j’utilise de la peinture acrylique pour donner de l’opacité et de la richesse à la couleur.

Capture d’écran 2019-04-15 à 16.22.37

En revanche, j’utilise très rarement l’ordinateur pour mon travail. Même mes œuvres qui semblent avoir été créées par ordinateur sont à la base un dessin au crayon. Pour les commandes de presse magazine et de mode, j’utilise toutefois une combinaison entre le dessin original et le traitement numérique des couleurs, pour donner un aspect net, dynamique et graphique. Mode et art, tout est lié. Il y a tellement de façons intéressantes de travailler aujourd’hui. J’ai beaucoup de chance de pouvoir passer d’une chose à l’autre et inversement. » Christina Zimpel déborde de projets à la fois dans le domaine de la mode et dans celui de l’art : « Je vais poursuivre mon travail avec les magazines et avec la marque de mode Lee Mathews (sa collection 2020 vient de présenter mes créations de tissus). Je viens par ailleurs d’exposer une partie de mon travail artistique à Paris et à Madrid durant l’été. »

christinazimpel.com
@christinazimpel