Publié le 17 mars 2020
Temps de lecture : 3 minutes

La Réserve, Le cœur et l’instinct d’Églantine Dargent-Guy

TEXTEAMBRE ALLART
PHOTOSBENOÎT PELLETIER
Partager l'article

Après avoir longtemps bercé ce rêve, Églantine Dargent-Guy a ouvert sa galerie d’art en 2016. Nommé «La Réserve», ce petit espace divisé entre une salle d’exposition et un atelier d’encadrement a discrètement fait sa place au 20 rue du Barbâtre à Reims. Nourrie dès le plus jeune âge par toutes les formes d’art, la sensibilité multiple de la maîtresse des lieux se traduit dans son métier en une forme discrète d’engagement : honorer les disciplines artistiques à la hauteur de ce qu’elles lui ont apporté.

Le déclic, Églantine l’a eu il y a 8 ans lors d’une rencontre avec un galeriste-encadreur. Associer ces deux activités pour apporter de la viabilité à son projet, une évidence pour celle qui, malgré les difficultés du métier de galeriste, voulait remplir sa vie de ce qu’elle aime. Elle décide à la suite de cette rencontre de se former à l’encadrement d’art, et une fois le diplôme en poche, ouvre son atelier. Ce n’est que 4 ans plus tard, après avoir installé les bases de son commerce grâce à son métier d’artisan, qu’elle créa La Réserve.

La dimension « artisan » est omniprésente dans le travail d’Églantine. C’est même une composante essentielle dans l’œuvre des artistes qu’elle expose. À titre d’exemple, les huiles sur bois de Lluís Pericó, le travail conceptuel de François Kenesi ou les sculptures d’Anouk Albertini révèlent chez ces artistes une réelle maîtrise du matériau et de la technique. Mais au-delà de la qualité plastique d’une œuvre, ce qui intéresse avant tout Églantine, c’est la poésie qui s ’en dégage : « Elle peut apparaître dans une seule œuvre mais souvent, c’est en découvrant l’œuvre globale d’un artiste, son processus de création sur le long terme, que je suis touchée. C’est là que prend pour moi toute la dimension de son travail, quand je découvre son univers. »

Comme pour mieux saisir ses impressions, la galeriste aime y poser des mots. Intéressée très jeune par la littérature et la poésie, le catalogue d’exposition est le médium qui lui permet d’écrire l’histoire qu’elle veut raconter. La narration commence dès l’accrochage des œuvres, elle y cherche des accords « jusqu’à ce que ça coule, jusqu’à ce que l’histoire soit lisible. »

Églantine fonctionne au gré des rencontres, de ses coups de cœur et des opportunités. Pour elle, être galeriste, c’est avant tout un travail qui demande d’agir à l’instinct. « Quand j’essaie de m’adapter à ce que me disent les visiteurs, ça ne marche pas. J’ai remarqué que le plus souvent, je vends les œuvres que j’aurais aimé m’offrir. »
Partager ce qui la touche avec sincérité, c’est l’essence même de son travail et cela ne s’arrête pas aux œuvres présentées sur les murs. C’est aussi à travers la gestion complète de son entreprise qu’elle souhaite affirmer ses valeurs. Elle souhaite mettre l’art à la portée de tous et propose pour cela une diversité de formats, de médiums, de tarifs et de genres.
Instaurer une relation de confiance avec ses artistes est son autre priorité et cela passe par un soutien constant ; si besoin, elle les conseille, les accompagne dans leurs démarches administratives, leur apporte de la visibilité et écrit sur leur travail.

Églantine cherche à appréhender l’art comme un tout. Une vision qu’elle a retrouvée l’an dernier, lors d’un voyage au Japon et en particulier sur l’île artistique de Naoshima : « Là-bas, tout est interconnecté, tout est pensé pour apporter sa dimension à l’œuvre. »
Le Japon a été pour elle une vraie révolution esthétique. « Il y a un espèce d’enchevêtrement entre la nature, l’art, le sens de la transmission… Une sorte d’art de vivre en soi-même, un coté intrinsèque aux personnes et aux choses. »
Depuis ce voyage, Églantine s’intéresse davantage à la céramique et au Land Art et aimerait développer des projets dans ce sens. Une correspondance parfaite avec sa ligne artistique composée principalement de paysages, d’épure et de minimalisme ; d’œuvres qui font silence et dont la simplicité – apparente seulement – a le goût de l’essentiel.

La Réserve, 20 rue du Barbâtre 51100 Reims
Visite sur RDV : 06 24 73 47 39
FB : La Réserve Reims
Instagram : @galerielareservereims