Les mécanismes de redevances cryptées, l’accessibilité des artistes pour les collectionneurs et la preuve de propriété des actifs numériques ne sont que quelques-unes des raisons attractives du marché des NFT. L’artiste Thomas Paquet y a saisi l’opportunité de prolonger son processus créatif et son approche sensible du monde.
Artiste franco-canadien né en 1979, Thomas Paquet interroge la nature du temps, la structure de son flux ininterrompu et la dynamique de son mouvement. Depuis plusieurs années, il s’inscrit dans approche sensible du monde à travers un travail d’étude photographique autour de ses caractéristiques fondamentales : lumière, espace et temps. Il décrit ainsi sa démarche : « J’approche la photographie de manière directe, pratique, et mets en jeu un processus de création partant d’abord de la lumière. L’expérimentation est ici centrale et un dispositif technique est mis au point pour chacun de mes projets. » Ses œuvres produites entre préméditation et hasard, brouillent les frontières entre science et poésie, matérialité et abstraction, objectivité et subjectivité. « Mes œuvres sont une invitation à dépasser notre représentation de la réalité. »
Le dernier projet de Thomas Paquet, The Observatory, répond à son attrait pour les astres et l’astronomie, « pour ces mouvements cosmiques et célèbres qui me fascinent et sont un prétexte à la contemplation ». The Observatory est une œuvre numérique de programmation informatique restituant en temps réel, par un jeu de dégradé de couleur la position du soleil et de la lune.
La position des astres est définie d’après la position de celui qui observe l’œuvre : le spectateur est considéré comme le centre d’un repère à partir duquel est déterminée la position des astres par deux coordonnées et interprétée en deux valeurs chromatiques. De ce fait, l’œuvre s’apprécie dans sa longueur et son caractère évolutif puisque la position du spectateur évolue elle-même au fil de la course des astres. L’œuvre de Thomas Paquet est ainsi une traduction du temps et de l’espace.
« Mon travail est un hymne à la lenteur, explique-t-il. Les temps de pose que je mets à l’œuvre pour mes projets sont très longs, allant parfois de quelques minutes à plusieurs jours d’exposition. C’est amusant de vivre les changements qui se fondent de façon imperceptible et au rythme des cycles lunaires. Il y a quelque chose de l’ordre de l’expérience d’hypnose dans des variations très faibles qui se reflètent dans mon œuvre. »
Accessible à partir d’une simple adresse url, le projet se décline en trois variations. L’une, intitulée Full set traduit en temps réel les positions de la lune et du soleil selon l’emplacement actuel du spectateur. Une seconde déclinaison, L’Observatoire astronomique de l’artiste, propose 40 lieux choisis pour leur signification historique : la grande bibliothèque d’Alexandrie, Thales en Turquie, l’observatoire de Pékin, le désert d’Atacama et des lieux insolites comme le sommet de l’Himalaya. Enfin, il est aussi possible de choisir à loisir une position sur une carte du monde, il s’agit du Free Observatory. Chacune de ces variations est disponible sous forme de NFT*. Pour les créer, l’artiste et sa galerie – la galerie Bigaignon – ont fait appel à DANAE, une plateforme NFT pleinement dédiée aux galeries d’art. Cet espace dédié au NFT d’art est un lieu de rencontre entre crypto-collectionneurs, galeries et conservateurs. « Nous pensons que les beaux-arts et les NFT vont de pair et ont besoin d’un lieu pour s’épanouir. » observe Rachel Sebban Chicheportiche, présidente de DANAE. « Nous développons des environnements immersifs pour explorer de nouvelles possibilités et de nouvelles émotions. » Au-delà de faire le choix du Made in France, Thomas Paquet explique avoir recherché une relation de confiance basée sur un savoir-faire technique et une maîtrise de l’univers des crypto-collectionneurs. C’est ainsi qu’une création tripartite prend forme, guidée par les ambitions de l’artiste et de sa galerie, et l’expérience technique de la plateforme. « Lorsque nous avons rencontré Thomas, une version matérielle et exposée de son œuvre existait déjà. L’objectif de notre collaboration était de l’adapter sous forme de NFT. Nous avons travaillé main dans la main avec notre équipe technique afin de la déployer de la façon la plus pertinente. Nous offrons un outil de développement technique et marketing clé en main. Notre mission est de créer l’écosystème qui permet aux acteurs de l’art de se connecter facilement à la crypto sphère. » détaille Rachel Sebban Chicheportiche.
Le média algorithmique qui bouge comme une vidéo à l’image de l’œuvre de Thomas Paquet se prête particulièrement au média des NFT. L’ordinateur devient le medium et l’appareil photo de demain. L’outil NFT n’est plus exploité que comme simple élément de promotion ou de spéculation mais comme une continuité de l’œuvre expérientielle de l’artiste. Thomas Paquet crée un nouveau dialogue entre deux machines numériques au service d’une interprétation poétique de la lumière qu’il est encore possible de découvrir et d’acheter sur la plateforme DANAE.
*Une œuvre NFT est une œuvre unique au même titre qu’une œuvre physique, alors qu’elle est numérique. Cela est garanti par un système de transparence (via la « blockchain »), qui assure une traçabilité totale de l’œuvre.