Harry Gruyaert est un photographe belge (né à Anvers) qui vit et travaille à Paris, connu comme l’un des pionniers de la couleur.
En 1981, il devient membre de l’agence Magnum. Bien qu’il en soit l’un des grands représentants, il s’éloigne du goût des fondateurs pour le photojournalisme et le noir et blanc.
Avec pour fil rouge la couleur et la lumière – éléments de construction de ses images hypergraphiques – il arpente le monde. Le Maroc par exemple, voyage capital pour lui, lui vaudra le prix Kodak en 1976. Il y retournera de nombreuses fois pour en capturer la beauté et en témoigner dans ses ouvrages.
S’il a parcouru les richesses de l’Inde, de la Russie, du Japon, des États-Unis, etc., il n’en oublie pas les contrées moins lointaines, comme le nord de la France ou sa Belgique natale autour de laquelle il livre deux séries : Roots et Made in Belgium.
Il crée aussi du lien entre les différentes destinations qu’il a parcourues en alimentant des séries sur des thèmes comme les espaces transitoires (Last Call), les lieux du quotidien (Between Worlds) ou encore les bords de mer (Rivages).
Dans toutes ces images, on remarque une constante : il se passe quelque chose dans les ombres. En approfondissant leur noir, il met la couleur en lumière, la fait vibrer. Son utilisation de la couleur doit être, selon ses mots, « primordiale, sinon, c’est de la photo noir et blanc coloriée ».
Retrouvez l’interview d’Harry Gruyaert par la journaliste photo Brigitte Patient dans l’épisode 10 de son podcast « Écoutez Voir ».
Pour poursuivre votre exploration de l’œuvre d’Harry Gruyaert, nous vous renvoyons au Photo Poche qui lui est consacré (éditions Actes Sud, novembre 2022, 144 pages) et à l’exposition en cours au BAL à Paris (jusqu’au 24 septembre 2023) « Harry Gruyaert – La part des choses », qui réunit pour la première fois 80 tirages réalisés entre 1974 à 1996 selon le procédé Cibachrome qui se distingue par la netteté de l’image, l’intensité des couleurs et la saturation des aplats. L’exposition est organisée en collaboration avec la Gallery FIFTY ONE à Anvers, qui le représente.