Publié le 22 novembre 2023
Temps de lecture : 3 minutes

Photo Days 2023

TEXTESOPHIE BERNARD
PHOTOSDR
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Depuis 2020, Photo Days ranime l’esprit du Mois de la Photo, réunissant sous cette bannière les principales manifestations photographiques de Paris et ses environs, soit plus de 70 événements. Initié par Emmanuelle de l’Ecotais, docteur en Histoire de l’Art, ancienne chargée de la collection photographique du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris qui en assure la direction artistique, Photo Days est porté par une association à but non lucratif dont l’objectif est de diffuser, promouvoir et soutenir la création visuelle contemporaine. L’édition 2023 regroupe plus d’une trentaine de galeries, près d’une vingtaine d’institutions dédiées au médium ou généralistes, des fondations, des instituts culturels ainsi que des lieux atypiques comme la Fondazione Sozzani (Paris 18e), la Rotonde Balzac (Paris 8e), we are_ (Paris 8e), la Sorbonne Artgallery (Paris 5e) et le Centre National de la Danse (Pantin). Outre les expositions des lieux partenaires et celles réalisées et produites par l’association elle-même découlant de cartes blanches à des artistes, ce 4e opus convie le public à de nombreux événements gratuits (sur réservation) : visites guidées d’expositions, rendez-vous privilégiés dans des institutions – Jeu de paume, les musées Carnavalet, de l’Armée, des arts décoratifs ou encore d’Art et d’Histoire du Judaïsme, le Centre Pompidou, LE BAL, etc. –, un colloque sur l’intelligence artificielle, des rencontres avec des artistes une fois par semaine à la galerie Leica… Une nouvelle fois, Paris s’impose comme la capitale de la photographie au mois de novembre !

Emmanuelle de l'Ecotais © Marjolijn de Groot

PHOTO DAYS 2023, SÉLECTION NON EXHAUSTIVE D’ÉVÉNEMENTS À NE PAS RATER
Notre sélection d’événements à ne pas rater, sous la forme d’un voyage dans l’histoire de la photographie des années 1860 à nos jours.

Commençons notre parcours par le XIXe siècle avec Julia Margaret Cameron (1815-1879) qui a donné ses lettres de noblesse au portrait photographique. Le Jeu de Paume présente la première grande rétrospective à Paris de cette pionnière anglaise sous le titre Capturer la beauté rassemblant une centaine de photographies. De son côté, le Centre Pompidou fait dialoguer sa collection avec celle de Marin Karmitz pour un Corps à corps en sept chapitres réunissant 500 photographies et documents axés sur la figure humaine. Au programme, 120 photographes du début XXe siècle à nos jours : Berenice Abbott, Richard Avedon, Henri Cartier-Bresson, Dora Maar, Vivian Maier, Annette Messager, Man Ray, Gerhard Richter, Alix Cléo Roubaud, SMITH, et bien d’autres. Au BAL, place aux histoires personnelles avec À partir d’elle, une exposition collective avec des œuvres des années 1960 à nos jours explorant le thème de la relation des artistes avec leur mère. De Sophie Calle à Christian Boltanski en passant par Hervé Guibert et Hélène Delprat, ou quand l’intime rejoint l’universel.

© Julia Margaret Cameron, I Wait, 1872
© Michel Journiac, Propositions pour un travesti incestueux et masturbatoire, 1975
© Christer Strömholm, « España 164 B » (1958-1959)

C’est côté création contemporaine que les propositions sont les plus nombreuses. Que ce soit dans les institutions, comme la Maison Européenne de la Photographie qui présente la première rétrospective en France de la néerlandaise Viviane Sassen ou dans les galeries, encore nombreuses cette année à participer à Photo Days. Leur programmation offre un panorama représentatif des tendances de la création photographique contemporaine avec une pluralité de regards, qu’il s’agisse de Thandiwe Muriu, d’origine Kényane, explorant le thème de l’identité et des racines culturelles avec des portraits mettant en scène des tissus africains chez 193 Gallery, de Morvarid K, artiste plasticienne et performeuse iranienne chez Bigaignon, ou encore des Japonaises Kimiko Yoshida et Rinko Kawauchi, respectivement chez Orbis Pictus et Priska Pasquer. Citons aussi l’Américain Gregory Crewdson chez Templon avec sa série noir et blanc « Evening side » vue aux Rencontres d’Arles cet été. À la diversité géographique répond une grande variété d’écritures photographiques, entre les classiques Marc Riboud chez Polka et la photographe de rue américaine Jill Freedman à La Galerie Rouge. Et leurs héritiers directs ou indirects, à commencer par Alessandra Sanguinetti chez Magnum Photos et Luc Delahaye chez Nathalie Obadia. Le voyage n’est pas en reste avec Paolo Roversi au Leica Store Village Royal, ni la danse avec Olivia Bee qui a suivi les chorégraphes et danseurs des premières éditions du festival Dance Reflections by Van Cleef & Arpels, à Londres et Hong Kong, à découvrir au Centre National de la Danse (CND) à Pantin. Dans ce tourbillon, coup de cœur pour Guillaume Zuili qui présente chez Clémentine de la Féronnière ses deux dernières séries sur l’Ouest américain. Comme à son habitude, le Français nous convie à une expérience visuelle exceptionnelle grâce à ses tirages réalisés à la technique du lith matérialisant l’image de manière unique. De la photographie pour tous, tous pour la photographie !

© Viviane Sassen, Estrus 2018, série «Paint Studies», 2021 (Johannesburg. Cape Town. Amsterdam)
© Thandiwe MURIU, A Cycle Of Joy
© Yoshida Kimiko, Le dit du Genji XII (Bellini), 2020
©The Jill Freedman Irrevocable, Jill, Love kills, Midtown Manhattan, New York City, 1979
© Marc Riboud, Turquie
© Morvarid K., This Too Shall Pass 1
© Paolo Roversi
© Gregory Crewdson, The Lounge
© Alessandra Sanguinetti, Fawn

Photo Days, 4e édition
Jusqu’au 3 décembre 2023
Paris et en Île-de-France
La programmation sur : www.photodays.paris
IG : @photodays.paris