« Lux », calme et volupté… ou l’inverse, sur un canapé anglais à l’hôtel, mais pas uniquement.
Au pays du bon roi Charles III, à la météo vivifiante et aux pubs toujours animés qui pourraient symboliser l’Angleterre, tout comme la sauce à la menthe… un peu vite… trop certainement, le rock n’est pas mort, loin de là : il fait plus que (sur)vivre, il s’épanouit ! Ainsi, de récents groupes (Wet Leg, Yard Act, Frank Carter & the Rattlesnakes…) viennent ravir régulièrement nos oreilles de froggies anesthésiées par trop de rap construit et déversé à la chaine, comme sorti d’un pot de chambre, jusqu’à nous rendre nauséeux et presque sourds… enfin pour certains. Parmi ces groupes de rock qui contribuent à l’écriture des lettres de noblesse du genre en majuscules cursives et élégantes, on peut citer l’ascension d’Hotel Lux*. Typiquement british, rageur, aux paroles acérées, aux sonorités immédiatement reconnaissables, post-punk, pop. On s’imagine presque une pinte de bière brune, rousse ou blonde (peu importe… no comment) en main dégustant un Fish and chips au fond d’un pub anglais animé, un tabloïd posé au coin de la table.
Mis en lumière auprès du grand public via son morceau The Last Hangman entendu sur la BO de la série à succès Peaky Blinders, le groupe de Portsmouth, qui cite parmi ses influences premières, les groupes Blur, Pulp, The Libertines et Pete Doherty, chante l’ennui et le désœuvrement d’une Angleterre working class, les relations familiales, les crimes perpétrés par les tueurs de masse ou les pédophiles, en prenant toujours un malin plaisir à critiquer les habitudes des britanniques, dans l’ombre d’ainés plus illustres tels qu’Idles et Fontaines D.C. Bien que The Last Hangman ait été composé à Fareham, un bourg en périphérie de Portsmouth où ils ont grandi, c’est vers Londres que les regards des membres du groupe se tournent très tôt. Aussi, ils emménagent à Londres dès l’âge de 18 ans, celui où l’on va généralement user ses jeans sur les bancs des amphithéâtres universitaires, et se sont immédiatement intégrés à la scène rock locale. Très vite, les concerts s’enchainent, suivis par la sortie d’un 1er EP Barstool Preaching en 2020 durant le grand confinement, une première tournée en 1ère partie et la parution en janvier 2023 d’un 1er album de 10 titres Hands Across The Creek. Les chansons d’Hotel Lux, ciselées au scalpel de précision, rayonnent de jeunesse tout en offrant un résultat mature, théâtral et visuel donnant souvent l’impression d’être emportés au bord du chaos, invitant à passer la nuit à boire, chanter, danser et baiser… et ne s’en souvenir que le matin à 14h00. Une expérience à vivre le 15 février à La Cartonnerie – Reims.
*Composition : Lewis Duffin (chant) / Cam Sims (guitare-basse) / Jake Sewell (guitare) / Sam Coburn (synthés, guitare) / Craig Macvicar (batterie)
Hotel Lux
15 février à 20h à La Cartonnerie
84 rue du Docteur Lemoine, 51100 Reims
cartonnerie.fr
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